Beaucoup de dirigeants de PME évoquent « leurs chiffres » sans toujours distinguer clairement de quoi il s’agit. C’est compréhensible : entre la comptabilité, la finance et le pilotage, les frontières ne sont pas toujours nettes, et les outils ne manquent pas pour entretenir la confusion.
Pourtant, savoir à quoi sert chaque discipline est essentiel pour prendre les bonnes décisions et orienter son entreprise avec lucidité.
1. La comptabilité : une obligation légale, pas un outil de pilotage
La comptabilité est avant tout une exigence réglementaire. Elle permet de produire des documents obligatoires : bilan, compte de résultat, liasses fiscales, etc. Elle s’adresse à l’administration, aux banques, éventuellement aux investisseurs.
Elle décrit ce qui s’est passé, avec une précision rigoureuse, mais sans visée d’aide à la décision. Son langage est technique, souvent opaque pour les dirigeants.
2. La finance : utile mais souvent trop déconnectée du terrain
La fonction finance va plus loin : elle cherche à modéliser, prévoir, structurer. On y parle de business plan et projections financières, de ratio de rentabilité, de structure de financement. La finance peut être puissante pour préparer un projet, lever des fonds, ou simuler des scénarios.
Mais elle reste parfois trop abstraite, trop descendante, voire trop optimiste. Et rarement utilisée au quotidien par les dirigeants dans la gestion de l’opérationnel.
3. Le Pilotage économique : le lien manquant pour bien décider
Le Pilotage économique se situe entre la comptabilité et la finance. Il reprend certains indicateurs, mais les transforme en outils de lecture rapide, d’aide à la décision et de suivi régulier.
Exemples concrets :
- La trésorerie réelle projetée sur 60 jours
- Le taux de conversion devis → factures → encaissements
- Le délai moyen de production d’une commande
C’est le Pilotage économique qui permet de réagir vite, d’ajuster, de dialoguer en interne avec des données parlantes.
4. Pourquoi ce manque de pilotage coûte cher aux PME
Sans pilotage clair, le dirigeant navigue souvent à vue :
- Il subit des pics ou des creux de trésorerie sans les anticiper
- Il a du mal à relier l’activité commerciale à la rentabilité réelle
- Il dépend trop de son expert-comptable pour comprendre ses chiffres
Le coût de ce flou n’est pas toujours visible sur le court terme, mais il est bien réel : retards de décision, erreurs d’allocation, stress, perte de confiance des équipes…
Et in fine pertes financières sur le moyen terme, dans le « meilleur des cas ».
Conclusion
Mieux distinguer comptabilité, finance et Pilotage économique, c’est déjà faire un pas vers une gestion plus claire, plus sereine et plus efficace.
Un point de départ simple ? Se poser les bonnes questions, régulièrement.